L’incroyable richesse des post-impressionnistes, à des prix très doux

À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la France a connu un nombre incroyable de peintres. Parmi eux les post-impressionnistes ou postimpressionnistes se distinguent notamment par l’abondance et la variété de leurs toiles, dont beaucoup sont à des prix très accessibles.

« La fin du XIXe siècle, période de toutes les modernités et des avant-gardes, a vu la naissance de l’art figuratif tel qu’on le pratique encore aujourd’hui », analyse Samuel Drylewicz, fondateur de la galerie du même nom. « J’aime les paysages postimpressionnistes qui, même vides d’êtres humains, racontent une histoire », nous confie-t-il. « J’aime ceux qui dégagent une certaine mélancolie, ceux qui invitent à la méditation… Je cherche des peintures à la facture originale, synthétique ou au contraire foisonnante de détails. J’attends d’un paysage qu’il m’invite à l’introspection ou au voyage. »

Galerie Drylewicz, George Le Febvre (1861-1912) Le Manoir de la Boderie, 1907, en vente sur Antikeo

Alors qu’il n’observe pas de grande évolution de son domaine de prédilection sur plusieurs années, Samuel Drylewicz parle « d’un marché de niche et stable ». Ce marchand, également collectionneur, remarque « qu’une œuvre de qualité parle toujours aux amateurs ». Et cela transparaît dans les œuvres qu’il met en lumière : à sa galerie, on découvre un goût singulier, un œil à part. Le paysage fait souvent partie de la peinture régionale. Si certains collectionneurs vont se laisser happer par une atmosphère, « beaucoup se décident pour un motif régional ». Parmi les autres motivations des acheteurs, notre galeriste relève : « des souvenirs d’enfance liés à un paysage, à une région, à une résidence secondaire ».

Grâce à Internet

Par ailleurs, grâce à Internet, et notamment à des plates-formes comme Antikeo, les descendants d’artistes peuvent repérer des peintures de leurs ancêtres et en faire l’acquisition.

Galerie Drylewicz, Suzanne Adam-laurens Dite Nanny (1861-1915), Marine, Coucher De Soleil, Effets De Rose Et Mauve, en vente sur Antikeo

Samuel Drylewicz, quant à lui, vend entre autres des peintures de paysages postimpressionnistes principalement sur Internet et lors de salons comme la prestigieuse FAB Paris. Les différentes plates-formes et les réseaux sociaux lui apportent 70 % de ses ventes. Des Français, mais aussi des Allemands, des Italiens, des Anglais et des Américains constituent la majeure partie des acheteurs. « Les vues urbaines de Paris, notamment les monuments disparus, les scènes de la vie quotidienne avec une approche esthétique moderne et originale séduisent aussi les amateurs », poursuit notre marchand.

Un large éventail de prix

D’un point de vue financier, notons qu’avec 1 000 euros, il est possible d’acquérir un très joli paysage anonyme de la fin du XIXe siècle. Entre 5 000 et 10 000 €, une œuvre d’artiste connu et répertorié ou un sujet rare deviennent accessibles. Il en est ainsi de cette huile sur toile de Paul Comble, Les Seigles (voir ci-contre). Elle représente de grands fagots, une paysanne travaillant au loin sous un ciel fantastique. Cet artiste souvent méconnu nous a laissé ce grand format à la fois spectaculaire et symboliste. « Un paysage propice à la rêverie ! », commente notre interlocuteur. Si vous vous êtes prêt à investir entre 10 000 et 20 000 euros, il sera possible d’acheter une peinture de très belle qualité, comme ici, de Lucien Ott, Paysage. On découvre une clairière bretonne dans un style qui évoque l’école de Pont-Aven, mais aussi le travail d’Henri Rivière. Ce n’est pas le choix qui manque et dans un large éventail de prix.

Galerie Drylewicz, Paul Comble, Les Seigles

5 conseils pour acheter un premier paysage postimpressionniste

1. Acheter une œuvre qui vous plaît, faites-vous plaisir !

2. Veiller à l’état de conservation de la peinture.

3. Écarter les œuvres anachroniques pour leur époque.

4. Ne pas avoir peur d’acheter une toile anonyme.

5. Quand une signature est présente, vérifier la cote de l’artiste.