Le phare de Gênes, une famille en exil se repose près du phare. Le ciel orageux laisse percevoir une éclaircie, symbole d espoir.

Leopoldina Zanetti

Leopoldina Zanetti Borzino

( 1826 Venise-1902 Milan)

“Son exil lui permet de crier son amour pour la patrie italienne”.

Leopoldina Zanetti, née en Italie, est une artiste peintre du XIXe siècle. Petite fille du leader révolutionnaire Daniele Marin, l’esprit patriote est, chez les Zanetti, une affaire de famille. Venise étant sous domination autrichienne depuis 1814, la famille de Leopoldina, du fait de ses idéaux, est contrainte à l’exil.

Leopoldina a 23 ans. Elle se réfugie d’abord en France à partir de 1849/ 1850, où elle se formera auprès des peintres niçois. L’école niçoise étant connue pour avoir reçue une forte influence de la peinture génoise, c’est à Gênes où la famille Zanetti finira par s’établir. Là, Leopoldina rencontre Ulysse Borzino . Ils se marient.

Ulisse Borzino est professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Gênes, mais également peintre paysagiste et graveur. Il initie Leopoldina à la lithographie.

De 1851 à 1868, elle participe aux expositions de la Société Promotrice des Beaux Arts de Gênes. En 1855, ses lithographies seront publiées dans son Album Pittoresque. En 1864, les deux époux déménagent à Milan et fondent la première usine oléographique de la ville. Ils se spécialiseront dans les reproductions de peinture sacrées et profanes.

Leopoldina Zanetti Borzino est une peintre prolifique et une artiste recherchée tant dans les collections publiques que privées. Elle figure sur de nombreux catalogues de vente et dans des galeries italiennes prestigieuses. Ses toiles, aquarelles, et lithographies se retrouvent à la National Gallery of Art (New-York), à la Galerie d’Art Moderne de Gênes, à la Villa Saluzzo Serra etc.

Dans la continuité de la tradition picturale vénitienne, la peintre se distingue par la singularité de ses coloris. Excellente aquarelliste, L’aquarelle est d’ordinaire associée à l’artiste qui voyage. Dans son cas, ce sera plutôt l’exil, thème récurrent chez la peintre.

Ses peintures sont une ode à la culture italienne : des scènes de procession, les femmes de Dante. Elle peint même une vedute de Gênes dans la tradition des védutistes vénitiens. Son exil lui permet de crier son amour pour la patrie italienne.

En 1866, Venise est libre à nouveau. Les années 1880 récompensent l’artiste de son engagement. En 1883, elle est représentée à l’Exposition Internationale de Rome et en 1887, c’est Venise, sa ville natale qui lui fait un triomphe lors de l’Exposition Nationale. Elle s’éteint à Milan à l’âge de 76 ans.

Le phare de Gênes est une huile sur toile réalisée autour des années 1850, lorsque la famille Zanetti est en plein exil. L’artiste affiche déjà son sens de la narration particulière et sa connaissance des peintres classiques. La verticalité du tableau dans cette scène de paysage envoie notre regard vers le phare, phare qui guide dans la tempête les bateaux perdus, ici, les voyageurs. Sa famille prend les airs de la Sainte Famille pendant la fuite en Egypte. L’éclaircie du ciel au milieu de la tempête est porteuse d’espoir. Les peintures de Leopoldina Zanetti sont toujours porteuses d’un message d’espoir, confiance en la famille et confiance en sa patrie .

Le phare de Gênes, une famille en exil se repose près du phare. Le ciel orageux laisse percevoir une éclaircie, symbole d espoir.
Le Phare de Gênes, Leopoldina Zanetti Borzino, années 1850, huile sur toile

Retrouvez une de ses lithographies à la National Gallery of Art:

https://www.nga.gov/collection/art-object-page.59311.html


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