Lit à la polonaise Louis XV

Le regain d’intérêt pour le mobilier du XVIIIème siècle se confirme

Article à retrouver en intégralité dans le numéro d’Aladin Antiquités n°414 Juillet 2023

Moins présent dans les intérieurs qu’autrefois, le mobilier XVIIIe semble connaître cependant un regain et trouver une nouvelle place dans la décoration. Il se marie de plus en plus avec le contemporain et apporte une note à la fois patinée, personnalisée et élégante. Un mobilier qui dure et perdure…

Si le mobilier XVIIIe siècle a connu, entre 1980 et le début des années 2000, des prix spectaculaires et constituait alors une mode dans le domaine de l’ameublement, aujourd’hui il suscite l’intérêt de collectionneurs ou d’amateurs à l’œil très aiguisé, mais également celui d’une clientèle plus jeune au goût épuré. Depuis plusieurs années il fait, en effet, davantage l’objet d’un achat plaisir ou passion que d’une tendance déco.

Mickael ou Nicolas Joly Aubry, M&N Antiquités, observe que “Des amoureux du mobilier ancien, qui parfois ont déjà collectionné d’autres périodes, évoluent dans leurs goûts et se prennent de passion pour le XVIIIe siècle. Certains ne pouvaient acquérir ces meubles dans les années 90 ou 2000 et peuvent désormais le faire, avec les prix abordables que propose le marché.”

Une clientèle âgée s’intéresse donc à cette spécialité qui suscite également un vif intérêt auprès d’acheteurs plus jeunes. Trentenaires ou quadragénaires choisissent des meubles Louis XVI, pour leur aspect épuré. A la recherche d’une note romantique, une clientèle qui n’a jamais acheté d’antiquité se tourne, quant à elle, vers ces meubles qui ont déjà traversé deux siècles.

En vente sur Antikeo, Galerie Anne Besnard

“Depuis la création de notre plateforme, nous observons que les visiteurs de nos pages consacrées au XVIIIe siècle s’internationalisent de plus en plus” Cédric-Pierre Gérard, cofondateur d’Antikeo

Installé à Héric en région Nantaise et exerçant depuis 50 ans, Daniel Lecomte confirme cette tendance ; il vend beaucoup à Paris, Lyon, dans le Sud de la France mais également dans les pays frontaliers, tandis que Mickael ou Nicolas Joly Aubry, M&N Antiquités, confie faire affaire avec une clientèle américaine et thaïlandaise. Si Internet facilite les achats sur tout l’Hexagone et à l’étranger, il favorise les achats de personnes aux emplois du temps particulièrement chargés. Une nouvelle forme de loisir. Installée aux Puces de Saint-Ouen, Anne Besnard évoque l’un de ses clients qui chine tard le soir, pour se détendre, sur différentes plateformes. Antiquités Lecomte ne vend plus que sur Internet, tandis que M&N Antiquités vend à 90% sur le web.

Lit à la polonaise Louis XVI, Galerie M&N antiquités

Depuis plusieurs années, cette spécialité se caractérise par une stabilité des prix. Contrairement au mobilier contemporain dont la valeur peut être divisée par deux après achat, les meubles anciens datant du XVIIIe siècle ne se dévaluent pas en sortant d’une galerie. Leurs nouveaux propriétaires peuvent tout à fait espérer revendre leurs pièces au prix auquel ils l’ont acheté voire faire une plus-value.

Si Antiquités Lecomte estime que le bureau plat, la commode ou la console constituent les pièces les plus recherchées, Anne Besnard considère qu’aujourd’hui le marché offre plus de surprises et que des pièces plus rares, telles les coiffeuses, trouveront toujours preneurs. M&N Antiquités vend également des meubles sans fonction pratique, car certains collectionneurs cherchent notamment des pièces très précises, par exemple marquetées. Du meuble sculpté à la marqueterie, tous les styles du XVIIIe siècle connaissent un regain d’intérêt et leurs créations se vendent, à partir du moment où lesdits meubles parviennent à intégrer un domicile sans l’alourdir. Si l’amateur ou le curieux peuvent trouver des meubles à partir de 300 €, ils peuvent acquérir, dès 1000 €, une belle pièce.

Quatre conseils de marchands pour un premier achat :

  • –  Après s’être assuré que le meuble date bien du XVIIIe siècle, écouter ses envies, faire un achat coup de cœur et ne pas chercher à suivre la mode.
  • –  Bien choisir l’antiquaire et prendre le temps de discuter avec lui.
  • –  Choisir un meuble qui ne nécessite pas de restauration, afin d’éviter toute désillusion à la sortie de l’atelier ou un coût supplémentaire.
  • –  S’assurer du dimensionnel de la pièce : vérifier les dimensions du meuble par rapport aux volumes de l’habitation.