Grâce à son style intemporel, le mobilier Art déco continue de séduire. S’il voit ses prix s’enflammer régulièrement, il offre encore des pièces tout à fait accessibles.
« Il est fascinant d’imaginer que ces meubles ont été dessinés il y a un siècle ! », s’exclame Sylvain Barreau, antiquaire spécialisé en Art déco. Ce style, grâce sa modernité précoce et à ses lignes épurées, correspond aux tendances contemporaines. En raison d’une période de production très courte (1920-1940), la rareté associée aux qualités de fabrication et au soin apporté aux matériaux choisis – précieuses essences de bois, utilisation du métal et de l’ivoire – suscite toujours autant l’intérêt des professionnels que des particuliers. « Les prix continuent d’augmenter en raison d’une offre de plus en plus limitée », relève notre antiquaire qui ajoute : « la valeur des petits meubles progresse plus rapidement, car ces créations intègrent plus facilement les intérieurs contemporains en raison de leur petite taille. »

Sylvain Barreau, qui est à la tête d’Antiquités Barreau, à Thorigné-Fouillard, une entreprise familiale bretonne créée dans les années 1970, souligne que : « On ne peut d’ailleurs que constater l’omniprésence de ce style à travers le monde, notamment dans les hôtels et restaurants ». Évidemment, dans ces cas il ne s’agit pas toujours de meubles d’époque, mais de fabrications actuelles dans le style Art déco.
Spécialisé dans le mobilier Art déco de qualité, Sylvain Barreau propose des meubles choisis pour leur authenticité et parfaitement restaurés. Dans son magasin, il a déjà accueilli quatre décennies d’amateurs et de décorateurs, et même d’antiquaires. Le profil des acheteurs s’avère très varié ; l’Art déco séduit toutes les générations. Si le collectionneur fortuné recherche des pièces rares, chères et attribuées à un ensemblier, l’amateur éclairé se laisse séduire par les formes et le style d’un meuble fonctionnel et de belle facture. Il jette son dévolu sur une pièce pour décorer son intérieur, joignant l’utile à l’agréable.

La fourchette de prix demeure très étendue, incluant des records pour des pièces exceptionnelles. Mais l’on trouve aussi des petits prix, des objets chinés au hasard des brocantes. Entre 3 000 et 5 000 euros, il est possible d’acquérir une commode, un buffet ou une table en bon état.
Si la clientèle française de particuliers et de professionnels représente la majeure partie des acheteurs de notre antiquaire, la part de l’exportation (30 %) augmente continuellement. Pour les pays plus lointains, « ce sont toujours des professionnels qui achètent », explique notre interlocuteur. « La part de pièces vendues via Internet ne cesse de croître », précise-t-il. « Cela s’explique par le manque de disponibilités sur le marché, alors que l’éloignement géographique n’est plus un frein pour les amateurs. » Aujourd’hui, les transactions financières se font en toute sécurité et les livraisons s’organisent parfaitement partout dans le monde. Sur des plates-formes comme Antikeo, Antiquités Barreau vend 70 % de ses découvertes.

« Je me suis intéressé à ce style, car chaque meuble semble unique ; il est très rare de voir deux fois le même », continue Sylvain Barreau. « La modernité du dessin qui sert encore d’inspiration à de nombreux créateurs actuels et la qualité de réalisation avec l’emploi de très beaux matériaux me fascinent. » Style charnière entre la grande tradition du meuble et le design, le mobilier Art déco est un jalon de la modernité associant qualité de fabrication et lignes véritablement nouvelles pour son époque. Ces créations centenaires se font toujours remarquer.
—————————-
2 conseils pour acheter un premier meuble Art déco
1. Se méfier des reproductions contemporaines. Mieux vaut acheter auprès d’un professionnel qui connaît cette période, et qui pourra fournir une facture ou un certificat d’authenticité garantissant l’époque de fabrication de l’objet.
2. Se documenter dans des magazines de déco d’époque. Ces supports permettent de se familiariser avec l’Art déco et donnent accès à une analyse profonde. Beaucoup de créateurs ne signaient déjà plus leurs meubles à l’époque !
