Manufacture de Léon Sazerat (1831 - 1891) à Limoges : paire de vases japonisants en faïence, barbotine, émaux polychromes et glaçure translucide, circa 1890;
Les deux vases sont ornés, l’un d’un homme pensif, l’autre d’une femme s’abritant sous une ombrelle, les deux sujets en haut-reliefs et en polychromie.
La base de chaque vase, qui repose sur quatre pieds à enroulements, s’orne de masques évoquant un dragon ou une chimère. La panse elle même, de section rectangulaire, s’orne sur une face de grues du Japon en vol avec un soleil stylisé à l’arrière plan, et sur l’autre face de prunus en fleurs; le décor est rehaussé de touches d’émail blanc et d’irisations. Enfin, l’intérieur des vases est doublé d’émail turquoise.
Seul porcelainier limougeaud a avoir fait son apprentissage à la manufacture de Sèvres, Léon Sazerat participe à l’exposition universelle de 1855, et obtient une médaille d’or à l’exposition universelle de 1878.
En 1886 a lieu à Limoges une Exposition des arts appliqués à l'industrie, où Sazerat présente 87 pièces en porcelaine, faïence et grès.
Si la variété des techniques employées à la réalisation de nos vases signe une grande maîtrise technique, leur répertoire décoratif, évoquant une Asie fantasmée où se mêlent influences chinoises et japonaises, s’inscrit directement dans le Japonisme alors à son apogée. Ce répertoire ornemental est à comparer avec les planches publiées dans la revue « Le Japon Artistique », publiée à partir de 1888 par Siegfried Bing, marchand, importateur et collectionneur d’art Japonais installé à Paris, revue qui connut une grande notoriété et dont une couverture et une planche sont reproduites (voir dernières photos). Ce type de céramique se marie parfaitement avec du mobilier contemporain de Gabriel Viardot ou de la maison Perret et Vibert.
Les deux vases mesurent 35cm de hauteur; 12,5x11cm pour la base, et 7,8x9,1cm pour l’embouchure. Ils sont marqués « LS Limoges » sous la base, et sont en parfait état.
Ref: TDHLEILEDO